Peruwelz
LIVE SUMMER 2022: 16.07 Paris Tony / 18.07 Billom / 21.07 La Villedieu / 22.07 Tours / 23.07 BADAFEST / 29.07 Lormes Cour Denis.
Qui était Monelle ? Elle s'appelait en réalité Louise. On ne sait rien d'elle, si ce n'est que Marcel Schwob la rencontra vers 1891, qu'il vécut trois ans avec elle et qu'elle mourut le 7 décembre 1893, à l'âge de vingt-cinq ans. Son père l'avait reniée. Comme l'Anne de Thomas de Quincey, comme "la petite que Bonaparte emmena, par une nuit de novembre, dans sa chambre, à l'hôtel de Cherbourg", Louise était une de ces "petites prostituées" rencontrées un jour au coin d'une rue. Jeune fille d'une santé fragile, déjà minée par la tuberculose qui devait l'emporter, ne possédant ni culture ni intelligence, Marcel Schwob, qui n'avait pas eu le temps d'être jeune, l'adora pour le souffle de jeunesse qu'elle apportait dans sa vie. Ce tourmenté aima aussitôt en elle une simplicité à laquelle il ne pouvait atteindre. Il l'appelait sa "petite Vise", lui écrivait des lettres idiotes. A Jules Renard il confiait: "J'ai pour maîtresse une toute petite fille qui est bien bête, mais si gentiment !" Or, vraisemblablement, elle n'était pas jolie, et Schwob avouait, toujours à Jules Renard: "Ce n'est pourtant pas sa chair qui m'attire. Qu'est ce que c'est ?" Ce qui l'attire, c'est une âme d'enfant zézayante, naïve et franche, incapable de calcul, incapable même de prévoir, vivant dans la minute présente, une âme primesautière, n'aimant que le jeu et les poupées. Telle apparaîtra Monelle, la petite prostituée qui entrainait son amant dans la "maison où l'on joue", qui lui enseignait l'art de "cultiver les moments".
Schwob fut d'abord inconsolable de sa mort: "On le vit, dit Champion, errer de maison en maison, pleurant partout. . . . . . . . . . . Puis {il} écrivit Le Livre de Monelle et cessa de parler de Louise."
Mon Alberteen’s tracks
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