À FLOT by David Desilets published on 2014-04-21T03:22:04Z À flot, pour contre-ténor et orchestre. Sur un texte de Julie Gagné. Créée le 22 novembre 2013 à la salle Pierre-Mercure, Montréal. Orchestre philharmonique des musiciens étudiants de Montréal (OPMEM), Nicolas Ellis (chef assis.), Jean-François Daignault, contre-ténor. L’écriture confine l’auteur à un isolement « nécessaire ». De là jaillit l’inspiration. Mais cette fois, le désir de dévier de notre imaginaire, de nous laisser porter par l’intuition de l’autre, a provoqué la rencontre. Ballotés entre la pulsion créatrice et la contrainte, nos deux langages se sont enrichis l’un l’autre. D’un dialogue entre nos deux sensibilités, de la portée d’un mot, de la résonance d’un son : À flot. -- Sous un soleil ardent Tes yeux effleurent les miens À tout hasard Dans un battement de cils Un oasis surgit de ma solitude Un désir subit m’engloutit Les frissons me clouent au quai La gêne engourdit ma langue Dans la marée de passants Je te regarde disparaître Un regret sur les lèvres. Des voiliers ont accosté Des sirènes ont hurlé Le soleil s’est éteint, s’est rallumé Et pourtant… Depuis que tu as pris le large Je suis l’épave de moi-même. Tout en haut d’une falaise vive Je défie le vide qui m’habite Pour taire ta mort, ma mort. L’audace, l’effroi, le vertige me grisent Des vagues déferlent sur mes doutes. À la recherche de tes pupilles Oubliées dans des coquillages Je fouille les profondeurs. J’oscille, je tombe en silence Enchaîné à ton image Et la mer emporte mes os Glacés Les flots tracent le voyage L'eau brouille ton visage Je tangue, chavire Léger L’écume au bord des yeux. Ton ombre devient sterne arctique Libéré Du corps-mort du passé Je te regarde t’envoler. En quête d’un nouvel ancrage Je dérive vers l’inconnu Genre OPMEM