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Le parcours de Vivian Maier (New York, 1926 – Chicago, 2009) est atypique mais c’est pourtant celui d’une des plus grandes photographes du XXe siècle. C’est au cœur de la société américaine, à New York dès 1951 puis à Chicago à partir de 1956, que cette gouvernante d’enfants observe méticuleusement ce tissu urbain qui reflète déjà les grandes mutations sociales et politiques de son histoire. C’est le temps du rêve américain et de la modernité surexposée dont l’envers du décor constitue l’essence même de l’œuvre de Vivian Maier. L’exposition permet au public d’accéder pour la première fois à des archives inédites de la photographe, découvertes en 2007 : photographies vintages que Vivian Maier a pu tirer, films super 8 jamais montrés, enregistrements audio… L’exposition permet ainsi de saisir toute l’ampleur de l’œuvre de cette grande artiste et de replacer son œuvre dans l’histoire de la photographie.
Anne Morin, commissaire d’expositions et directrice de diChroma photography
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Musique par Emilie Weibel
Emilie Weibel est une compositrice-interprète et vocaliste. Son travail est ancré dans la vocalité féminine, l'improvisation communautaire et intime, l'enregistrement de terrain et la production sonore. Son travail de composition implique l'enregistrement et le collage d'objets trouvés, de voix brutes, de sons ambiants et de synthèse, afin de produire de nouvelles architectures dans le cadre d'une narration féministe et non hiérarchique. Pour la promenade sonore de l'exposition Vivian Maier, Emilie a utilisé des matériaux sonores recyclés et nouveaux enregistrés à New York entre le début de la pandémie et l'été 2021.
Les objets qu'elle a choisis comme sources sonores dans les compositions présentées sont souvent modestes et inaperçus : un souffle, des enfants qui mangent des chips, une plante, des pas, le bruit de voisins inconnus, le coin d'un couloir, le paysage sonore d'une rue depuis sa salle de bains ou un grillon. Ces sons représentent sa relation et son attachement aux personnes qu'elle rencontre et à l'environnement qu'elle habite en tant qu'artiste féminine. Après avoir enregistré et improvisé, elle compose ces souvenirs en un paysage de sa propre fantaisie et de ses perspectives. Emilie utilise ses compétences en matière d'enregistrement et de production ainsi que ses techniques de synthèse pour créer des illusions auditives, hybrides de deux mondes possibles : un lieu où les choses peuvent être enregistrées et un autre qui n'existe que dans sa propre imagination. Parallèlement au travail photographique de Vivian Maier, son idée est d'amener l'auditeur dans un lieu de suspension, où tout respire, vit et s'exprime ; la pièce, les humains, les animaux, les insectes, les machines et les concepts sociaux, qu'ils soient désirés ou non, rappelés consciemment ou non, prononcés ou non, acceptés ou non.
L'embryon des compositions présentées commence souvent par l'enregistrement d'improvisations vocales et de mouvements performatifs avec des objets trouvés. Ces rituels vocaux et flux de sons sont enregistrés avec de multiples microphones et orientations dans son appartement, son quartier ou son lieu de travail. Ils établissent la géographie émotionnelle de ses pièces et capturent un large éventail de sons à différentes échelles et enregistrés depuis différentes perspectives
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