# 4 - Loi séparatisme : Cible ratée? avec G.Crocetti, secrétaire de l'association Lallab by La Place

On revient pour l'épisode 4 de La Place avec Graziella Crocetti, secrétaire de l'association LALLAB et enseignante en lycée.

Elle nous a présenté l'association Lallab, une association féministe et antiraciste, qui a pour but de faire entendre les voix et de défendre les droits des femmes musulmanes.

On a discuté de leur désaccord vis à vis de deux amendements en particulier : celui qui vise à interdire aux mères accompagnatrices le port de signes religieux et celui qui vise à interdire le port de maillots de bain couvrant dans les piscines publiques. Le danger étant à terme l'exclusion des femmes musulmanes de l'espace publique, en particulier de celles portant le voile.

Du séparatisme qui est un problème mal posé. Des réformes différentes qu'il faudrait, à savoir : investir dans l'accès aux services publiques, à l'emploi et aux loisirs. Des politiques de lutte contre la précarité, facteur d'exclusion. Des chiffres reflétant la discrimination en France, qui démontrent, eux, une réelle séparation entre différentes catégories de personnes du fait de leurs couleurs de peaux ou de leurs origines.

On a également discuté avec Madame Crocetti, de sa vision de cette loi en tant qu'enseignante :

Du fait que cette loi intervient après l’assassinat terrible du professeur Samuel Paty mais ne s'accompagne pas pour autant d'un investissement dans l'école et d'une protection plus grande de ce corps. Bien au contraire : 1800 postes doivent être supprimés dans le secondaire à la rentrée 2021.

La sensation de voir ce corps de métiers instrumentalisé mais avec pour seul objectif celui d'assouvir des objectifs purement politiques. Elle nous a parlé de sa réalité, en tant qu'enseignante en lycée estampillé (avant la suppression de cette appellation) ZEP, où le souci principal est un manque criant de moyens. Des manques qui poussent au suicide, comme elle nous le rappelle lors de notre discussion.

Une méfiance de l’institution vis à vis de ses enseignant.e.s qui crée la sensation pour les profs d'être démunis face aux difficultés qu'ils/elles rencontrent.

Elle rappelle que l'école n'est pas un sanctuaire isolé de la société mais le reflet des violences qui traversent l'espace social.

Enfin, on a discuté de la laïcité, on est revenu.e.s sur les différents débats et finalement de la conception de la laïcité pour l'association Lallab.