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Aux textes revendicateurs et psychologiques, Trente est en fait une rétrospective de la dernière année de l’artiste mettant en lumière ses problèmes de santé physiques et psychologiques. Il en profite pour se laisser aller dans des revendications ainsi que des réflexions au niveau politique, sociale, technologique et écologique.
« Trente démontre clairement un changement brusque de ma démarche artistique. Par contre, ceux et celles qui me connaissent depuis longtemps reconnaitront l’ancien Joey, l’adolescent punk et l’étudiant universitaire qui gueulait sur la scène du bar étudiant. C’est donc un retour aux sources, mais avec le regard et le bagage d’un gars de 30 ans, explique-t-il. Avec mes deux premiers albums, je m’identifiais comme un artiste folk avec un son plutôt rock ambiant et des textes poétiques. Je décrivais mes états d’âme et mes émotions sans trop brasser la cage. Bref, je commençais à me trouver plate, comme on le dit par ici. J’avais envie de me déchainer sur scène en gueulant sur tout ce qui me dérange et ce nouveau disque me permet de faire ça. »
« Avec Trente, je décide de ne plus m’identifier dans une seule catégorie musicale ; j’explore plusieurs styles musicaux : le folk, la pop, le rock, le punk, le manouche, l’ambiant, le métal, le blues, le country, l’expérimental, etc. Je crois à la combinaison des concepts de l’anti-branding et de l’anti-pop à l’intérieur d’un même album. L’anti-branding est d’origine activiste et son mandat est de revendiquer des causes importantes par le boycottage, l’anti-consommation, les mouvements contre-culturels et la désapprobation des actions corporatives. En ce qui concerne l’anti-pop, j’utilise les différents styles musicaux comme une arme : je mets la chanson au service du texte, l’ambiance, le ressenti et le sujet de la chanson, et non au service des conventions musicales. Je dénonce les défauts de l’industrie musicale populaire qui nous oblige à nous définir dans un style précis et une étiquette particulière tout en devenant un produit identifiable, sécuritaire, facile à vendre et à manipuler. Avec Trente, je veux défier ces conventions et proposer une différente façon de produire un album en 2019 », conclut-il.
Une pochette qui fait parler
Pourquoi l’artiste a-t-il choisi de se mettre en scène comme s’il était blessé ? « C’est un exemple d’extérioriser ce qu’il peut y avoir à l’intérieur, l’invisible, les maladies, les conditions qu’on ne voit pas directement, explique-t-il. Par exemple, si on pouvait extérioriser les problèmes de santé mentale de la même façon qu’il est possible de le faire pour les problèmes de santé physique, on y prendrait une plus grande attention au niveau médical tout comme au niveau social, au lieu d’étiqueter les souffrants comme des fous. Malheureusement, c’est un sujet encore tabou de nos jours et peu de personnes ont le courage d’en parler ou d’aller chercher de l’aide. »
Joey Robin Haché
Depuis 2012, Joey Robin Haché prend sa place sur la scène musicale acadienne et canadienne. Il est déjanté, imprévisible, charismatique, énergique, revendicateur et rassembleur. Il a sorti deux albums, « Repaver l'âme » (2014) et « Stigmates » (2016), tous deux issus du label acadien Le Grenier musique. Il a été finaliste à la 47e édition du Festival international de la chanson de Granby où il a remporté quatre prix. Il a été le lauréat Auteur-compositeur-interprète au 46e Gala de la chanson de Caraquet en 2014 et il a remporté le trophée dans la catégorie Enregistrement francophone de l’année aux East Coast Music Awards en 2016. Aux Francouvertes en 2017, il remporte le Prix du public. Originaire de Nigadoo au Nord du Nouveau-Brunswick, il vit toujours dans cette région de la Baie des Chaleurs, plus précisément à Tétagouche Sud près de Bathurst.
- Genre
- Alternative Rock
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