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Gualtiero Dazzi
Tres cantos (2011/12) 15’
Mezzo soprano, Harpe, quatuor à cordes
Livret basé sur trois poèmes de Roberto Juarroz
Commande du Festival Les Heures musicales de l’Abbaye de Bourgueil
Avec le soutient de la Fondation Francis et Mica Salabert
Petite note d’intention:
Plus qu’un cycle de mélodies, Tres cantos est une oeuvre d’un seul tenant dont l’ensemble forme un tout cohérent et indissociable, construit sur la résonance ou le contraste entre les diverses sections.
Pour chacun des fragments musicaux qui composent l’oeuvre, peu de temps suffit pour « installer un décor » et nous faire pénétrer un espace musical ; en le quittant, on est certain d’y revenir, bien que plusieurs moments n’auront plus d’autre place que dans notre souvenir.
Quelques bribes de musiques, comme les « mots fossiles » d’un poème ; quelques coagules : fragments poétiques, élans ou souvenirs, pris dans un fleuve émotionnel qui coule sans interruption et sans relâche.
Tres cantos est pour moi une tentative de composer un ouvrage musical intensément imprégné par une dimension aussi impondérable que celle de l’attirance, de la passion et de l’amour quasi impossible entre deux êtres.
Trois poèmes de Roberto Juarroz (photo), tirés de sa huitième poésie verticale, constituent le livret de Tres cantos.
Juarroz est pour moi un poète fondamental. Ses écrits poétiques ou
esthétiques m’ont accompagné continuellement depuis le premier moment où je les ai croisés il y a plus de vingt ans.
Depuis longtemps ces trois poèmes ont vécu avec moi, sans que sache s’ils trouveraient un jour leur juste place dans une création musicale, ni pourquoi j’ai choisi de le réunir afin d’un faire un livret.
L’occasion proposée de m’inscrire dans un programme comme celui d'un concert autours de Venise, dans cadre du Festival de l’Abbaye de Bourgueil en 2012, et de confronter ma création à des oeuvres essentiellement inscrites dans un XIX siècle finissant et habitées par
une évidente dimension crépusculaire, m’a semblé particulièrement propice à laisser libre court à mon imagination, et composer à mon tour un hymne aux territoires secrets d’un amour très intense entre deux êtres.
Trois parties enchainées composent l’ensemble :
> Naissance de la caresse : voyager à l'endroit où nait le toucher, la caresse, où les corps se frottent légèrement et d'un minuscule espace naît une sensation qui envahit toute la perception...
> Naître ensemble ou plutôt découvrir l'endroit où «le centre de la vie» et l'amour se rencontrent.
> Emprunter tous les chemins. Nous devons emprunter tous les chemins. Nous connaissons parfaitement le chemin que nous
aimerions emprunter, mais nous le laissons pour un
après... improbable ? Il nous faudra un jour emprunter le chemin qui nous conduit à l'endroit où nait la caresse et naître éternellement, à nouveau, à la vie, ensemble!
Gualtiero Dazzi, mai 2012
Enregistrement de la création: Sylvia Vadimova Mezzo-Soprano, Ensemble TM+
- Genre
- Classical